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02/02/2016

Le jardin de l'univers

« Des Anciens versés dans l'étude de la nature disent que le vivant est comme un microcosme. » Galien

 

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Dominique Rousseau

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                            atelier nomade à Nova Viçosa -Bahia auprès de Frans Krajcberg

 

Mémoires topographiques

Prendre, obstinément, patiemment, avec soin,  l'Empreinte du Monde comme pour défier le temps et l’obsolescence programmée de ce merveilleux grouillement végétal et animal dont on perçoit l’originelle présence autant que la fragilité : l’œuvre est ici non pas utile comme une collecte ou un recueil de données mais indispensable.

Les nervures de feuilles, les scories, les fibres, les pigments, les coquilles et squelettes, ces bouts de mémoire d’univers qui s’impriment dans la matière ou semblent nus dans le désert d’une trame polymorphe orchestrent un dialogue ; un dialogue secret dont nous sommes avides avec un monde silencieux et dispersé, inconnu, utopique. Pourtant, comme des morphèmes sur les parois des grottes préhistoriques, voilà que ces petits arrangements avec la forme font sens et signe, nous semblent familiers : un langage s’invente qui résonne tel une écriture de l’univers.

L’art prend ici la forme d’une archéobiologie du futur où explorations, gestes, matières, trésors perdus et retrouvés, action de l’eau, de l’air et de la presse fabriquent de drôles de parchemins à l’allure d’éternité.

L’entreprise est monastique (comme dit Kenneth White), consciente de son urgence et de son importance, de son ambition vertigineuse, mais elle ne peut alors que se fonder sur une profonde humilité. C’est ce qui la rend si précieuse, si sensible et sans aucun doute, unique.

 

 

  L'art de Dominique Rousseau est visible ici

en attendant l'occasion de voir en vrai un travail que l'écran ne peut restituer

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