28/04/2012
fredforestocentrisme
Je le disais dans la précédente note, le combat pour la diversité artistique est certainement justifié !
et je vous signalais le blog saignant du schtroumpf émergent qui a pour objet de dénoncer vigoureusement les dérives et les inepties d'un système institutionnel opaque.
En contrepoint, le blog en question signale d'un "heureusement", l'activisme d'un certain Fred Forest, tel un "chevalier blanc" de l'art contemporain...
et là, je ne suis plus!
Or je reçois dans la foulée une invitation via internet pour une nouvelle "action" ébouriffante, interactive (se munir de ciseaux d'écolier) et hautement symbolique du héros sus nommé, sans peur et sans reproche.
Si l'on n'a que le choix entre l'institution et l'immolation de, avec et par Fred Forest et son fan club, il ne reste qu'à tenter une paix sans conditions, désespérée, mais reposante, afin de clore une bonne fois tout débat et d'aller cultiver ses poireaux.
FRED FOREST EST CHIANT, bavard et imbu de sa personne et on s'en tape qu'il ne soit pas à Beaubourg. Mais pas lui.
Qui est FF?
Sur Wikipedia il ressort de son éloge (autorédigé?) comme maître de l'avant garde de l'art contemporain qu'il est un artiste "atypique", qu'il a commencé comme contrôleur des PTT et que par des chemins qui nous resteront obscurs il est devenu artiste et forcément pionnier. En 68 le voilà Docteur d'État à la Sorbonne, Professeur en sciences de l'information et de la communication (venant des ptt, c'est logique). On se doute donc qu'il ne fait pas partie de ces maudits crève la dalle qui croupissent dans les antichambres des décideurs en mâchant leurs semelles pour tromper leur faim ou de ces artistes au regard fatigué qui exposent dans des vilaines salles municipales de province mal éclairées dont ils assurent eux-mêmes le gardiennage ou des nombreux allocataires du RSA que connaît la profession.
A l'heure qu'il est, Fred Forest est professeur émerite à l'université de Nice Sofia Antipolis. IL a parcouru le monde entier avec ses oeuvres, et même créé le "centre du monde" dés 98, à l'espace Pierre Cardin. Un damné de la terre je vous dis. Sa biographie, est trop longue pour être résumée ici mais sur tous ses sites, il s'en charge de façon exhaustive, je vous y renvoie pour les nuits d'insomnie, c'est radical.
Mais FF est malheureux et rebelle, rebelle et malheureux, car Beaubourg ne l'a pas acquis, ne lui demande jamais rien, même pas un prêt, ne l'invite jamais à participer à une expo où il a pourtant toute sa place, ne reconnaît pas son incontournable rôle fondateur, bref, le boude et le reboude. C'est ça le combat de FF. C'est le caillou dans sa chaussure.
Quand même! si peu de reconnaissance à celui qui a inventé le concept et symbole du Mêtre carré artistique!, qui s'est vu entouré, un jour d'octobre 2011 par le service de sécurité du MOMA (New York) afin de l'empêcher, dans une performance envisagée comme mémorable, d'installer un mêtre carré invisible, concept dont il exigeait la paternité (et la rétribution) alors que c'est cet abruti et suiveur de Tino Sehgal qui a été acheté par le musée pour le même concept d'oeuvre invisible (cf chronique au scalpel de nicoletriglycerides);l'infect copieur! vous voyez avec ce seul exemple dans quel monde injuste vit depuis toujours FF, monde qu'inlassablement il dénonce..
C'est pour nous rappeller à cette cause (je résume: FF a fait tout avant les autres et personne d'important ne s'en est aperçu malgré tout le boucan qu'il fait depuis 40 ans et sa maîtrise de la virtuelle toile et des réseaux mondiaux), que nous sommes invités à une performance le 6 mai devant l'immonde musée; ça va faire mal.
16:37 Publié dans actualités et infos arts | Lien permanent | Commentaires (2)
23/04/2012
chlolesterol et vitriol: les aventures de la critique d'art
Qui est Nicole Estérolle?
D' origine limousine, critique d'art, la dame trempe sa plume dans un liquide corrosif; refusée par le monde des revues d'art (sauf Artension) elle s'offre, via un blog, une série d'articles vitriolés sur les papes et papesses de l'art contemporain.
La chronique 28, dernière en date, malmène (le mot est faible) Catherine Millet, directrice d'Art Press et auteur du célèbrissime "la vie sexuelle de Catherine M".
Bonne lecture!
Cependant sa cible principale est le schtroumpf émergent:
"Le Schtroumpf émergent ne sait pas dessiner ni peindre. Il bricole tout juste. Il est parfaitement inculte en histoire de l’art, hors celle qui concerne ses référents. Il est puissamment armé en arguments rhétoriques d’une extrême sophistication, qu’il peut répéter mécaniquement"
Je vous laisse découvrir sa sélection..
et en particulier la chronique à propos de cet artiste dont l'oeuvre consiste à ne laisser aucune trace d'elle-même...quand tout a été fait, on arrive encore à inventer une absurdité formidable: l'oeuvre auto-annulée par choix mais qui coûte un max. Faut bien vivre. Du moment que c'est nouveau...
Comme si l'institution avait une terreur, une seule: laisser passer sans le reconnaître le prochain Marcel qui réinventera l'art !
La lecture est assez jubilatoire; le blog est sanglant autant que bien écrit. Certes il égratigne du monde et jette le bébé avec l'eau du bain. Pas de salut pour l'art contemporain et ses schtroumpfs .
On ne peut être toujours d'accord avec une position trés extrêmiste qui considère tout artiste actuel et reconnu comme un pantin sans cervelle ni métier, sans inventivité, aux réalisations clonées et dénuées de sens et seulement avide d'entrer au chaud dans l'institution; on sait aussi que ce genre de propos est facilement récupéré par une tendance opposée, assez réactionnaire d'une critique quelque peu rancie où l'art s'est arrêté aux impressionnistes...et encore! Et alors?
Les pavés dans la mare sont salutaires quand l'absence totale de regard critique et une uniformisation des pratiques institutionnelles ignorent superbement un pan formidable et foisonnant de la création vivante. Elles entraînent alors un formatage des "produits" artistiques valorisés avec une constance de métronome sur la foi de critères formels assez reconnaissables ; ces habitudes sectaires qui mettent en scène une sorte d'élite bon élève de l'art contemporain, trés normée, trés au fait de tout ce qu'il ne faut pas faire pour être admis au club des artistes promus prometteurs, ne sont jamais remises en cause par qui que ce soit. Dans le grand silence blanc où tout le monde (pour des raisons diverses) pique du nez en se déclarant incompétent à juger le énième avatar duchampien des artistes de l'avant garde autoproclamée, un peu de désordre est bienvenu; ça fait comme une respiration.
Alors oui, le débat est ainsi rouvert, tant mieux, et il faut imposer qu'il le reste. Le goût de l'art n'est pas un monopole d'Etat, ni celui des grands argentiers comme messieurs Pinault et autres mécènes, ceux qui donnent le LA.
Il ne s'agit pas non plus de coller aux basques d'un Luc Ferry ou d'un Bruckner dont on n'a rien à attendre de bien impertinent; et le discours d'un Fred Forest me parait,lui, trés fredforestocentré, quoiqu'en dise Nicholesterol.
Ouvrir le champs des possibles n'est pas cultiver une sorte de populisme d'arrière garde et conservateur, ni hurler à l'artiste incompris toutes les 5 minutes;juste remettre le langage artistique au coeur du battement social et du regard de l'autre, et dans un mouvement et un espace ouverts; on ne gagne rien à une célébration discursive qui ne mesure pas l'ennui qu'elle procure au nom d'une prétendue avant-garde.
Les artistes y prendront alors d'autres risques que celui de n'avoir pas bien rédigé leur dossier.
16:33 Publié dans actualités et infos arts | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art contemporain, critique, nicole esterolle, schtroumph, institution
10/04/2012
le char des Malartre
17:10 Publié dans actualités et infos arts | Lien permanent | Commentaires (0)